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Si les ballons stratosphériques n’ont rien de nouveau, une étape vient d’être franchie dans le grand jeu de l’espionnage et de la surveillance à haute altitude. Alors que satellites et avions espions survolent l’essentiel des zones dites d’intérêt au profit des services de renseignement des pays qui en sont nantis, ces ballons multi-capteurs sont un moyen qui parait inoffensif et moins secret de glaner de l’information.

Sous couvert de mission de recherche scientifique de collecte de données, ces ballons à usage dual (civil et militaire) sont des produits High tech de l’industrie aérospatiale appelés « zéro-pressure ultra-long duration ». Bourrés de technologies, ils communiquent les données complexes récoltées et naviguent à l'aide d'algorithmes d'intelligence artificielle et utilise l'apprentissage automatique qui prédit les directions du vent et fusionne les données des capteurs en temps réel. Les ballons peuvent s'élever au-dessus de la portée de la plupart des avions et leur faible vitesse fait qu'ils ne sont pas toujours détectés par les radars. La plupart des radars détectent les appareils à une hauteur de 10 km, alors que ces ballons opèrent à 20km d’altitude. Des technologies supplémentaires ou de la peinture spéciale peuvent aider à les dissimuler davantage, les rendant difficiles à détecter. Ces ballons peuvent ainsi servir de nœuds de communication et de liaison de données, de plateformes de renseignement ou d’interception des signaux, de suivi des menaces aériennes et de missiles, ou même de diverses armes. Enfin, leur utilisation est moins controversée que celle des très couteux drones HALE (Haute Altitude Longue Endurance). Selon le magazine Atlantico, le Pentagone effectuerait des démonstrations pour évaluer comment intégrer des ballons à haute altitude et des satellites commerciaux dans une attaque, connue sous le nom de "killchain".

Leur utilisation s’explique aussi par un faible cout, une mise en place rapide ne nécessitant pas de lanceurs spatiaux ni de soutien technique constant. Elle vient compléter la vision des satellites puisque ces ballons peuvent rester stationnaires longtemps, leur altitude permet d’obtenir des images et données moins chères et parfois de meilleure qualité. Les ballons ont l’avantage d’être économes en énergie, mieux manœuvrables et moins prédictibles. Opérant dans la haute stratosphère, ces ballons portés par le vent naviguent en s'élevant et en s'abaissant pour trouver les vents qui soufflent dans la direction où ils veulent aller. Le ballon abattu samedi 4 février 2023 par la défense américaine venait ainsi de la Chine, porté le long du jetstream au-dessus de l’océan Pacifique avant de traverser les États-Unis d’Amérique d’Ouest en Est pendant une semaine.

Si ces ballons espions ne sont en fait pas si inhabituels puisque de nombreuses nations (ex : Israël) les utilisent déjà, les ballons chinois ont été repérés au-dessus du territoire américain à plusieurs reprises ces dernières années. Celui qui survole actuellement l’Amérique Latine devrait connaitre un destin moins funeste si l’on considère les capacité militaires des pays traversés et les échecs passés de nations comme le Canada et la Grande-Bretagne pour réussir à les détruire en haute altitude.

Que ce soit par la technologie implicitement exposée au public ou une destruction non moins publique elle-aussi, ces ballons sont devenus un réel enjeu d’affirmation de souveraineté et de puissance.

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